jeudi 7 novembre 2013

Interview n°3: Christine Naumann Villemin


Les habitués de mon blog ou ceux qui me connaissent ne me contrediront pas, j’aime énormément la littérature de jeunesse. Il m’arrive parfois même de me procurer des livres pour mon bonheur personnel et non pour mes enfants !
Mon métier d’enseignante m’a évidemment beaucoup influencée, et, au travers des années et des recherches d’album, certains auteurs se sont imposés à moi comme une évidence !
Parmi eux, j’avais aujourd’hui envie de vous parler de Christine Naumann-Villemin, auteur entre autres de Gloups ou de la  Tétine de Nina !
Pour ce qui est de sa biographie, je vous redirige à cette adresse : http://www.editions-kaleidoscope.com/auteur.php?id=128
Place aux questions !!

Que ce soit Nina ou encore la princesse coquette les petites filles de vos albums sont espiègles, charmeuses voire même un peu chipie, comment sont nées ces petites filles ?

Etrangement, la Princesse Coquette m’a été inspirée par… mes fils ! Les habiller le matin était un calvaire : le pull grattait toujours dans le cou, le pantalon ne glissait pas bien sur le toboggan, le tee-shirt faisait trop bébé etc… Mais dans un élan féministe (on sait qu’une très large proportion des personnages d’album sont des garçons, afin d’obéir au dictat qui veut que les filles parviennent sans problème à s’identifier à un gars et pas le contraire), j’en ai fait une fillette. Une fillette dont les projets personnels étaient contrés par le principe de réalité et qui finissait par s’en accommoder. Je suis assez fière que ce livre ait reçu le label « Lab-elle » qui récompense les livres valorisant les filles en dehors des clichés. Ma coquette est avant tout une fille qui a du caractère…
Nina, la fille de mon amie Ourdia a été le fier modèle de Nina. Elle aussi, gagne son indépendance sans rien perdre ni en caractère ni en générosité.

Je suis adepte de vos albums, particulièrement ceux illustrés par Marianne Barcilon qui sait si bien mettre en image vos écrits, les complétant et s’ajustant parfaitement à votre humour. Comment l’avez-vous rencontrée ?

Je ne l’ai rencontrée qu’après notre premier album ! C’est Isabel Finkestaedt, l’éditrice de Kaléidoscope, qui nous a « mariées ». Un mariage arrangé ! J’ai pu embrasser Marianne après la parution de « la tétine de Nina » ! C’est tout le talent d’un éditeur, d’unir deux personnalités pour donner vie à un personnage. Bien sûr, maintenant, nous nous connaissons bien et nous avons, évidemment, le même humour ! Dans les salons, les deux qui rigolent en mangeant des Michokos, c’est nous ! La connaître si bien est un vrai plus car cela me permet d’alléger l’écriture. Inutile de donner force détails : Marianne les dessinera !

Vous savez au travers de vos albums vous adresser aux plus grands, avez-vous déjà envisagé d’écrire pour les adultes ?

C’est fait, mon Capitaine ! Mais sous un pseudonyme. Pas question de vous le donner. Les deux auteurs ont clairement une incompatibilité d’humeur… Juste une remarque : c’est bien plus facile, d’écrire pour les adultes. On peut utiliser le vocabulaire le plus complexe qui soit, les tournures de phrases les plus alambiquées, les ellipses… On peut se permettre les allers-retours dans le temps et l’espace, changer de narrateur, on fait ce qu’on veut ! Au lecteur de s’adapter ! En littérature pour enfants, c’est le contraire, c’est l’auteur qui doit s’adapter,  il doit être absolument logique, vraisemblable et il a, à mon avis, une responsabilité morale.

Vous avez détourné le conte boucle d’or avec « boucle d’argent », un projet autour d’un autre conte ?

Oui, j’adore les contes détournés, ne serait-ce que parce que cela oblige de raconter le conte originel en amont : deux pour le prix d’un ! Et cela permet le second degré, le regard décalé à l’âge tendre. Chez l’enfant comme chez l’adulte, langage et humour vont de paire. J’aime l’idée de donner matière à développer cet aspect de la pensée, c’est ce qui me reste de l’orthophoniste que j’ai été. J’ai déjà détourné les trois petits cochons (« Le plus grand chasseur de loup de tous les temps »), Hansel et Gretel « Laidie Pépette, sorcière Disco ») et une version très (mais alors très) revisitée de Cendrillon sortira dans quelques mois chez Kaléidoscope.

Tant que nous sommes dans les confidences, reverrons-nous la princesse ?

Ah, la Princesse ! Oui, je l’aime trop, tout comme Nina d’ailleurs... Régulièrement, l’une ou l’autre se rappelle à moi. Mais je ne vais pas les chercher, j’attends qu’un thème les concerne vraiment.

On ne raconte bien une histoire que lorsqu’on la vit, je sais qu’à chaque sortie de vos albums, mon auditoire était conquis, quel est votre secret pour trouver le « je ne sais quoi » qui rend vos personnages attachants et drôles ?

Je pense que c’est un mélange de souvenirs personnels, d’émotions de ma propre enfance et d’observation des enfants. Les deux mêlés font que peut-être, je me sens facilement en empathie avec mes personnages.

Après tout ça ma curiosité est quelque peu rassasiée, j’espère encore des tas d’albums drôles ou plus sérieux écrits par votre plume ! Merci de vous être prêtée au jeu de « questions/réponses » !


You’re welcome, my dear !

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