Les habitués de mon blog ou ceux qui me connaissent ne me
contrediront pas, j’aime énormément la littérature de jeunesse. Il m’arrive
parfois même de me procurer des livres pour mon bonheur personnel et non pour
mes enfants !
Mon métier d’enseignante m’a évidemment beaucoup influencée,
et, au travers des années et des recherches d’album, certains auteurs se sont
imposés à moi comme une évidence !
Parmi eux, j’avais aujourd’hui envie de vous parler de Christine
Naumann-Villemin, auteur entre autres de Gloups ou de la Tétine de Nina !
Pour ce qui est de sa biographie, je vous redirige à cette
adresse : http://www.editions-kaleidoscope.com/auteur.php?id=128
Place aux questions !!
Que ce soit Nina ou encore la princesse coquette les petites
filles de vos albums sont espiègles, charmeuses voire même un peu chipie,
comment sont nées ces petites filles ?
Etrangement, la
Princesse Coquette m’a été inspirée par… mes fils ! Les habiller le matin était
un calvaire : le pull grattait toujours dans le cou, le pantalon ne
glissait pas bien sur le toboggan, le tee-shirt faisait trop bébé etc… Mais
dans un élan féministe (on sait qu’une très large proportion des personnages
d’album sont des garçons, afin d’obéir au dictat qui veut que les filles
parviennent sans problème à s’identifier à un gars et pas le contraire), j’en
ai fait une fillette. Une fillette dont les projets personnels étaient contrés
par le principe de réalité et qui finissait par s’en accommoder. Je suis assez
fière que ce livre ait reçu le label « Lab-elle » qui récompense les
livres valorisant les filles en dehors des clichés. Ma coquette est avant tout
une fille qui a du caractère…
Nina, la fille de mon
amie Ourdia a été le fier modèle de Nina. Elle aussi, gagne son indépendance
sans rien perdre ni en caractère ni en générosité.
Je suis adepte de vos albums, particulièrement ceux
illustrés par Marianne Barcilon qui sait si bien mettre en image vos écrits,
les complétant et s’ajustant parfaitement à votre humour. Comment l’avez-vous
rencontrée ?
Je ne l’ai rencontrée
qu’après notre premier album ! C’est Isabel Finkestaedt, l’éditrice de
Kaléidoscope, qui nous a « mariées ». Un mariage arrangé ! J’ai
pu embrasser Marianne après la parution de « la tétine de
Nina » ! C’est tout le talent d’un éditeur, d’unir deux personnalités
pour donner vie à un personnage. Bien sûr, maintenant, nous nous connaissons
bien et nous avons, évidemment, le même humour ! Dans les salons, les deux
qui rigolent en mangeant des Michokos, c’est nous ! La connaître si bien
est un vrai plus car cela me permet d’alléger l’écriture. Inutile de donner
force détails : Marianne les dessinera !
Vous savez au travers de vos albums vous adresser aux plus
grands, avez-vous déjà envisagé d’écrire pour les adultes ?
C’est fait, mon
Capitaine ! Mais sous un pseudonyme. Pas question de vous le donner. Les
deux auteurs ont clairement une incompatibilité d’humeur… Juste une
remarque : c’est bien plus facile, d’écrire pour les adultes. On peut
utiliser le vocabulaire le plus complexe qui soit, les tournures de phrases les
plus alambiquées, les ellipses… On peut se permettre les allers-retours dans le
temps et l’espace, changer de narrateur, on fait ce qu’on veut ! Au
lecteur de s’adapter ! En littérature pour enfants, c’est le contraire,
c’est l’auteur qui doit s’adapter, il
doit être absolument logique, vraisemblable et il a, à mon avis, une
responsabilité morale.
Vous avez détourné le conte boucle d’or avec « boucle
d’argent », un projet autour d’un autre conte ?
Oui, j’adore les
contes détournés, ne serait-ce que parce que cela oblige de raconter le conte
originel en amont : deux pour le prix d’un ! Et cela permet le second
degré, le regard décalé à l’âge tendre. Chez l’enfant comme chez l’adulte,
langage et humour vont de paire. J’aime l’idée de donner matière à développer
cet aspect de la pensée, c’est ce qui me reste de l’orthophoniste que j’ai été.
J’ai déjà détourné les trois petits cochons (« Le plus grand chasseur de
loup de tous les temps »), Hansel et Gretel « Laidie Pépette,
sorcière Disco ») et une version très (mais alors très) revisitée de
Cendrillon sortira dans quelques mois chez Kaléidoscope.
Tant que nous sommes dans les confidences, reverrons-nous la
princesse ?
Ah, la Princesse !
Oui, je l’aime trop, tout comme Nina d’ailleurs... Régulièrement, l’une ou
l’autre se rappelle à moi. Mais je ne vais pas les chercher, j’attends qu’un
thème les concerne vraiment.
On ne raconte bien une histoire que lorsqu’on la vit, je sais
qu’à chaque sortie de vos albums, mon auditoire était conquis, quel est votre
secret pour trouver le « je ne sais quoi » qui rend vos personnages
attachants et drôles ?
Je pense que c’est un
mélange de souvenirs personnels, d’émotions de ma propre enfance et
d’observation des enfants. Les deux mêlés font que peut-être, je me sens
facilement en empathie avec mes personnages.
Après tout ça ma curiosité est quelque peu rassasiée,
j’espère encore des tas d’albums drôles ou plus sérieux écrits par votre plume !
Merci de vous être prêtée au jeu de « questions/réponses » !
You’re welcome, my
dear !
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